La version intégrale de Sudden Strike 4 est sorti le 6 septembre 2019 avec l’ensemble des DLC : Road to Dunkirk, Finland : Winter Storm, Africa : Desert War et The Pacific War.
Ce n’est pas ici que je vais (re)présenter Sudden Strike. Si ce n’est rappeler qu’il vous fera prendre part à des batailles iconiques de la 2ème guerre mondiale. Petit clin d’œil aux Company of Heroes, à chaque partie (ou presque) il faut maintenant choisir un Général qui vous octroiera différents avantages tactiques. En solo, ces derniers (avantages) sont disponibles suivant votre progression. Un nombre d’étoiles (1 à 3) est attribué selon les performances. On peut ensuite les dépenser pour améliorer notre arbre de compétences. Intéressant du coup, car rejouer les missions par la suite peut s’avérer beaucoup plus facile quand il n’y a plus besoin de choisir entre deux grenades de plus pour l’infanterie ou une portée étendue pour ces mêmes grenades.
Contrairement à Resource War, à l’instar de la saga d’origine, pas de productions, ni de moral (petit manque par rapport aux précédents). Comme toujours, tout est quasiment entièrement script, il sera rarement possible de sortir de la stratégie que le concepteur de la carte a prévu de nous faire suivre. On a tout de même tout loisir de faire le tour de la carte. La micro gestion est elle bien présente et indispensable selon la mission. Les cartes sont relativement lisibles, assez peu de (mauvaises ?) surprises. L’environnement est utilisable pour se camoufler, le relief ne bloque pas toujours la vue, mais il bloque les tirs. Les chars peuvent écraser la végétation, par contre impossible de pénétrer dans une forêt dense en véhicule et le désherbage est prohibé.
Un souci du détail inégal
Là où un R.U.S.E proposaient une vue tactique, Sudden Strike 4 nous plonge le nez dans la carte et l’action (mais pas autant que Company of Heroes dont il emprunte aussi un peu trop l’effet rambo et les combats de PM interminables). Les missions bonus commando nous mettent bien dans l’ambiance. Chaque mission de campagne nous met entre les mains un nombre parfois conséquent d’unités (à l’échelle du jeu). Cela peut devenir compliqué quand les batailles deviennent imposantes.
En solo, c’est mitigé. Fidèle à un Sudden vanilla, dans SS4, les soldats ne sont pas incapables de faire la moindre action par eux-mêmes, mais ils ne font pas surement pas la plus judicieuse. On peut voir si et là un panzershreck s’acharner sur de l’infanterie, un halftrack s’acharner sur un autre halftrack et laissant galoper l’infanterie autour de lui. On en regrette les extensions de la communauté.
Que serait un Sudden Strike (ou même un RTS) sans souci de pathfinding ? Il est courant d’avoir des unités qui se bloquent dans des murs, les unes avec les autres, forçant des mouvements peu orthodoxes. La présence d’un bouton marche arrière n’empêche pas de continuer à avoir des unités qui vont au front à l’envers. Le bouton pause n’est disponible qu’en solo, il est d’un bon secours pour la micro gestion ou rattraper quelques errements de ce genre.
Le mod zoom permet de prendre suffisamment du recul afin d’avoir une vue globale du champ de bataille, dommage par contre que l’audio en prenne un coup ! À côté de ça, les unités agissent avec l’environnement de manière inégale. Un char lourd coule sur la glace, neige et boue s’accroche aux véhicules, la tempête de sable endommage les moteurs, la tempête de neige bloque l’aviation, il y a des combats en soirée avec les phares. Pour autant, on peut se retrouver à pousser de carcasse de papier (qui ne bloquera pas les tirs…) sur toute une rue.
La guerre fait visiter du pays
Au niveau des campagnes, chacune nous fait visiter des terres différentes. Il faut le reconnaitre, c’est particulièrement bien rendu. Tout est fidèlement représenté, et même si le jeu n’est pas une vitrine technologique, il n’en reste pas moins très agréable à l’œil avec une vraie patte artistique développée (le artbook est à voir). Il est à noter que les environnements urbains sont partiellement destructibles, ce qui apporte un réel plus à l’immersion. On n’est toutefois pas aussi avancé que d’autres titres concurrents ou plus anciens parfois.
L’immersion renforcée par un doublage agréable narrant l’histoire d’un soldat. Petit détail, les troupes conservent leurs langues d’origines sur le terrain et seules les instructions de missions sont traduites. Dans l’ensemble, la partie audio du jeu est bonne : les explosions et la destruction rendent bien et on apprécie les petites remontrances des soldats. On pourrait peut-être demander des sons un peu plus différents selon les armes.
De plus, des bonus, des vidéos d’époques et de la lecture sur les différents moments du conflit sont disponibles. Ce contenu est particulièrement intéressant pour ceux qui ne connaitraient pas le sujet.
Et à plusieurs alors ?
Et bien, c’est probablement la partie la plus creuse du jeu. Avec un mode de jeu domination avec des points de contrôles (qui octroient des renforts, avec un maximum, tant qu’on tient le point) le jeu a voulu se rapprocher de ce qui se fait ailleurs. L’IA qui comble les parties est une nouveauté appréciable, mais elle reste trop prévisible même si redoutablement efficace. Elle peut faire des stratégies (simplistes) de profondeurs avec des infiltrations de rapide derrière les lignes pour prendre les objectifs. En mode ‘classique’ les IAs restent groupées pour appliquer une masse de combat compact qui se déplace au quart de tour dès que vous menacez son territoire, jusqu’à tomber en panne d’essence. Là, elle va vider les véhicules et une horde d’infanteries submerge vos défenses. L’IA est prompte s’agissant de micro-gérer, si vous allez oublier les grenades, elle, elle n’oubliera pas. D’ailleurs, autre point négatif du jeu, la surprenante destruction des blindés lourds à la grenade.
On pourrait globalement reprocher des cartes trop petites, assez (trop ?) ouvertes, peu nombreuses avec des renforts identiques. Elles sont heureusement variées et proposent de récupérer du matériel sur place. De manière toujours surprenante, quelques cartes ne sont disponibles que contre l’IA impossible d’y jouer dessus entre humains, dommage, car ce sont presque les plus intéressantes.